Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus doucement vers le nord ; car de tout temps les communications du Thibet avec les Mongols et les Kalmouks ont été fréquentes ; tandis que du côté de l’ouest les hautes chaînes de montagnes, les neiges et les phénomènes désastreux qui en rendent les passages difficiles ont constamment préservé le pays de l’invasion des Persans, et des entreprises des belliqueux Tartares.

La principale rivière est le Dsampkho-sou ; en mongol, Dsam-mouroun ; en chinois, Tsan-pou, qui prend sa source dans le Kentaïsse, traversé le Thibet de l’ouest à l’est, et en sort sous le nom de Bourrampoutter, ou Bramapoutre, pour se joindre au Gange. La plupart des grands fleuves qui arrosent la presqu’île au delà du Gange et de la Chine semblent prendre leur source dans les montagnes orientales du Thibet.

Le Thibet a aussi plusieurs lacs considérables : le plus grand est le Terkiri, situé par 33 degrés de latitude nord, et 84 degrés de longitude à l’ouest de Paris : on dit qu’il a vingt-sept lieues de long sur neuf de large. Le Manassarovar ou Mapan est au milieu des montagnes, à l’ouest de la source du Dsampkho-sou. On croyait autrefois que le Gange y prenait sa source ; mais on a depuis peu reconnu que cette opinion n’était pas fondée. Le père della Penna parle d’un lac situé à trois journées au sud de Lassa, et qu’il nomme Palté ou Iandro. Les habitans disent qu’il faut dix-huit jours pour