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en faire le tour à pied. La figure que les cartes lui donnent est réellement extraordinaire ; car il ressemble à un vaste fossé, large d’environ deux lieues, environnant une île de douze lieues de diamètre. Les petits lacs, même dans le sud, gèlent à une grande profondeur en hiver, et ceux du nord et de l’ouest conservent de la glace jusque bien avant dans l’été.

La grande élévation du pays et la rigueur du climat sont cause que, dans quelques parties, le froment n’y peut croître ; on en récolte dans les cantons plus favorisés de la nature, qui produisent aussi du riz. En général, on y cultive le seigle, l’orge, l’aveine, le chanvre et tous les légumes, ainsi que les plantes potagères qui croissent dans les environs de Pékin. Le père della Penna dit que dans quelques provinces on fait du vin, malgré la multitude des rochers et des montagnes continuellement couvertes de neige que l’on y rencontre à chaque pas. Les arbres à fruit, tant sauvages que cultivés, sont le pêcher, l’abricotier, le pommier, le poirier, l’oranger, le grenadier.

Les montagnes sont couvertes de beaux arbres, tels que des ifs, des cyprès, des frênes, des chênes, jusqu’au point où le froid ne permet plus qu’aux sapins, aux pins et aux bouleaux de couvrir les rochers. Ces arbres finissent même, comme dans tous les lieux élevés, par disparaître successivement, et la cime des montagnes n’offre que des neiges éternelles.