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session de sa puissance ; cependant il ne se mêlait pas du gouvernement civil de ses états : il abandonnait une partie des affaires séculières à l’administration de deux khans éleuths, qui étaient chargés de lui fournir tout ce qui était nécessaire pour l’entretien de sa maison ; et la gestion du gouvernement était confiée à un deya ou tibpa qu’il nommait. Aujourd’hui cette fonction est remplie par un gihoun-hoan ou prince gouverneur envoyé par l’empereur de la Chine.

Suivant les annales chinoises, le Thibet n’a eu de relations avec la Chine que depuis l’an 634 de Jésus-Christ. Par suite de l’affaiblissement du premier de ces états, Koublai-khan, ainsi que le raconte Marc-Pol, y étendit son autorité, et le divisa en provinces. Les grands-lamas reçurent pendant long-temps des empereurs de la Chine le sceau d’or et des titres d’honneur. Celui qui régnait en 1426 rendit le chapeau jaune dominant parmi les lamas. En 1642, le dalaï-lama envoya des ambassadeurs à Tsong-té, premier empereur de la dynastie des Mantchous, et se mit sous sa protection ; dix ans après, il alla lui-même à Pékin où l’empereur le combla d’honneurs. Vers la fin du dix- huitième siècle, le typa du Thibet était entièrement dévoué au roi des Éleuths, ennemi déclaré des Mantchous : il fut puni de mort par un autre prince éleuth, petit-fils de celui qui avait défait le typa, ennemi de la religion lamique. De grands trou-