les plus récemment plantés ; ou, comme les Chinois s’expriment, de la première pointe des feuilles ; c’est ce qu’ils appellent mao-tcha : on ne l’emploie guère que pour faire des présens, ou pour l’envoyer à l’empereur. Le second est des feuilles plus avancées, et c’est celui qui se vend sous le nom de vou-i-tcha. Les feuilles qui restent sur l’arbuste, et qu’on laisse croître dans toute leur grandeur, font la troisième sorte, qui est à fort bon marché.
Quelques auteurs ont cru, à tort, que l’on en faisait une autre sorte qui, disait-on, n’était composée que de la fleur même ; mais c’était le bourgeon des feuilles prêtes à se développer ; on ajoutait qu’il fallait le commander exprès, et que le prix en était excessif. Les missionnaires géographes s’en étant procuré une petite quantité par le crédit de quelques mandarins, ne remarquèrent point de changement sensible dans l’infusion, soit pour la couleur, soit pour le goût. Le thé impérial est celui que nous avons nommé avec les Chinois mao-tcha. La livre se vend environ cinquante sous près des montagnes de Song-lo et de Vou-i. Tous les autres thés de la Chine peuvent être compris sous ces deux espèces, quoiqu’ils soient distingués par des noms différens.
La préparation des feuilles du thé est longue, et exige beaucoup d’attentions minutieuses. Quand le temps de les cueillir est arrivé, ceux qui ont un grand nombre d’arbrisseaux louent des ouvriers à la journée, exercés à cette ré-