Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/384

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bares il y a toujours une classe d’hommes qui s’élève au-dessus des préjugés populaires.

Les voyageurs les plus éclairés et les plus impartiaux disent aussi que les lamas, chez tous les peuples mongols, mettent dans leurs rapports entre eux et avec les laïques une politesse et une bienveillance exemplaires et tout-à-fait remarquables. On est porté à ne pas taxer leurs récits d’exagération, si l’on juge les lamas d’après leurs chefs. Bogle donne sur ce sujet, ainsi que sur divers usages du Thibet, des détails que nous allons extraire de sa relation, parce que nous sommes persuadé qu’ils feront plaisir au lecteur.

À l’arrivée de Bogle au Thibet, la petite vérole, qui faisait des ravages à Techou-Loumbou, avait forcé le techou-lama à prendre sa résidence à Decheripgay , lieu situé dans une vallée étroite, et au pied d’une montagne escarpée. « Aussitôt après mon arrivée, dit le voyageur, j’entrai, avec mon compagnon, M. Hamilton, dans le palais. Nous nous promenâmes dans la cour, et nous parvînmes dans nos appartemens au moyen des larges échelles, qui, dans tous les palais des lamas, tiennent lieu d’escalier. Elles sont en bois ou en fer ; les fenêtres sont remplacées, dans l’étage supérieur, par des ouvertures dans le toit, qui se ferment avec des trappes ; l’étage inférieur a des fenêtres ; la principale, qui est celle du milieu, forme un balcon assez avancé. Elles sont fermées avec des rideaux de soie noire, et n’ont ni volets,