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ni châssis. Le palais est petit, il n’a que deux étages ; des files de petits appartemens l’entourent de trois côtés, ainsi qu’une galerie en bois qui en fait le tour. Les toits sont décorés d’ornemens en cuivre doré, et sur le devant du palais sont placées trois assiettes rondes en étain, emblêmes de om(ham-hong ou de la trinité thibétaine. L’appartement du lama est dans l’étage supérieur, suivant l’usage du pays ; il est petit, tapissé à l’entour d’étoffes de soie, et garni de vues de Poutala, de Techou-Loumbou, et d’autres palais.

» L’après-midi, j’eus ma première audience du lama. Il était assis, les jambes croisées, sur des coussins que supportait un trône de bois sculpté et doré, il portait sur sa tête un bonnet en forme de mitre, de drap jaune, avec de longues oreilles doublées de satin, qui pendaient par-derrière ; il était vêtu d’une robe de drap jaune sans manches ; un manteau de satin de la même couleur lui couvrait les épaules. Son médecin, tenant à la main un petit vase rempli de parfums et de brins de bois d’aloès qui brûlaient, était debout à un de ses côtés ; à l’autre, on voyait son porte-coupe ou sopou-tchombo. Je posai devant lui le présent du gouverneur général du Bengale ; je lui remis dans les mains mes lettres de créance et un collier de perles, et suivant l’usage du pays, je lui offris en mon nom un pelong ou mouchoir blanc[1]. Il me fit l’accueil le plus gracieux. J’étais assis

  1. C’est une écharpe de soie blanche fabriquée en Chine.