sur un tabouret élevé, couvert d’un tapis. On nous servit du mouton bouilli, du riz cuit à l’eau, des morceaux de mouton desséché, des fruits secs, des confitures, des sucrerie et du thé.
» Le lama but avec nous deux à trois tasses de thé, mais sans faire aucune prière ; il nous invita plusieurs fois à manger des mets que nous avions devant nous ; et lorsque nous prîmes congé, il nous jeta sur le cou des mouchoirs blancs. Après deux ou trois visites, il nous reçut, excepté les jours de fête, sans aucune cérémonie, la tête découverte, vêtu d’une simple robe de serge rouge, comme en portent les gheilongs, par-dessus laquelle il avait une veste de drap jaune ; les bras nus, et un morceau de gros drap jaune jeté en travers sur les épaules ; il était chaussé avec des bottes de cuir ; il s’asseyait tantôt sur une chaise, tantôt sur un banc couvert d’une peau de tigre. Le seul sopou-tchombo assistait à nos entretiens ; quelquefois il se promenait avec moi dans la chambre, m’expliquait le sujet des peintures qu’elle renfermait, ou m’entretenait de toutes sortes de sujets ; car, quoiqu’il soit révéré dans toute l’Asie orientale comme l’image vivante de Dieu, il met de côté, dans ses conversations particulières, tout ce que son caractère a d’auguste, s’accommode à la faiblesse des mortels, s’attache plus à gagner l’affection qu’à inspirer la crainte, et se conduit avec une affabilité singulière envers tout le monde, surtout envers les étrangers.