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mais les jonques en apportent une plus grande quantité par mer.

Les thés verts sont mis dans des boîtes de bois également garnies de plomb ; ces caisses pèsent de 45 à 60 catis et plus (55 à 75 livres).

Le thé noir coûte de 12 à 15 taels le pic (8 à 11 francs les 123 livres).

Les diverses sortes de thé vert, de 25 à 60 taels le pic (20 à 45 francs les 123 livres).

De tous les thés que l’on consomme en Europe, le plus agréable est celui qui vient de la Chine par terre, et que la caravane apporte à Saint-Pétersbourg. Il a une odeur de violette fort douce, que l’on ne trouve pas aux thés qui arrivent par mer. Au reste, on prétend que le thé est naturellement sans odeur ; celle qu’il répand, quand il est préparé, lui est, dit-on, communiquée par plusieurs plantes avec lesquelles on le mêle, surtout par l’olivier odorant.

On consomme en Chine une si grande quantité de thé, que, quand même l’Europe cesserait tout à coup d’en demander, le prix n’en diminuerait presque pas dans les marchés de la Chine ; mais il en résulterait peut-être un dérangement pour ceux des cultivateurs qui sont habitués de fournir aux négocians de Canton celui que les Européens et les Américains du nord exportent annuellement.

En 1806, la Chine exporta 450 mille quintaux de thé, dont 130 mille furent vendus aux Américains, 10 mille aux Danois, et le reste