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sous le portique, occupé à prier, et chargé d’entretenir le feu sacré. Au fond de la cour, deux portes énormes peintes en vermillon, avec des moulures dorées, conduisent à la chapelle du tombeau, qui est une grande pyramide tronquée, au pied de laquelle le corps du lama repose dans le cercueil d’or massif. Sa statue, aussi en or, est assise au haut de la pyramide sur des coussins, couverte d’un manteau de soie jaune, et coiffée d’un bonnet qui ressemble à une mitre. Elle est placée au-dessous d’une immense coquille dont les bords en feston forment un dais, et portent les divers chapelets dont le lama se servait pendant sa vie, et qui la plupart sont très-précieux. Il y en a en perles, en émeraude, en rubis, en saphir, en corail, en ambre, en cristal de roche, en lapis lazuli ; enfin il y en a qui ne sont que de bois.

Les côtés de la pyramide sont revêtus de plaques d’argent massif ; elle forme, en s’élevant, plusieurs rangs de gradins sur lesquels sont étalés divers objets rares et précieux qui ont appartenu au lama, et qui proviennent des offrandes des dévots ; il s’y trouve, entre autres choses, des tabatières d’un grand prix et des bijoux curieux qui lui avaient été donnés par Khien-long ; enfin de magnifiques vases de porcelaine de la Chine et du Japon, du plus beau bleu, et plusieurs gros morceaux de lapis lazuli.

À la hauteur de quatre pieds, un gradin plus