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pontife avait témoigné de l’amitié ; enfin il conféra au frère du lama le titre de prince de la prière efficace ; il suivit le cortége aussi loin que son rang le lui permettait, et ordonna à deux officiers de confiance et à deux cents hommes de cavalerie de l’escorter jusqu’à Techou-Loumbou ; des hommes qui se relayaient transportèrent le cercueil jusqu’au Thibet. Le cortége mit sept mois et huit jours pour arriver à Techou-Loumbou, lieu de la résidence du lama, et où ses restes furent déposés dans un superbe mausolée qu’il avait fait bâtir avant son départ pour Pékin.

Les habitans des divers pays que traversa le cortége montrèrent pour la dépouille mortelle du lama le même respect, la même vénération, le même zèle qu’ils avaient témoignés à sa personne lorsqu’il était vivant. Ils accouraient en foule pour prier autour de son cercueil, et lui présenter leurs offrandes ; ceux qui pouvaient toucher le cercueil, ou seulement le palanquin dans lequel on le portait, se regardaient comme favorisés du ciel.

La mort du techou-lama arriva en 1779. Son mausolée, attenant à un monastère, est précédé d’une cour, dont trois côtés sont bordés d’un péristyle destiné à abriter les pèlerins et les dévots que la piété attire. Les murs du péristyle offrent des peintures de figures gigantesques, relatives à la mythologie thibétaine. Au-dessus de la porte du mausolée, s’élève un trophée richement doré. Un prêtre est toujours assis