Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/407

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Ses bords se relèvent avec grâce. Tout autour règne une file de petites cloches suspendues, qui, avec celles des autres parties saillantes du monument, forment un carillon bruyant dès que le vent les agite.

Peu de temps après qu’on eut appris au Thibet la nouvelle de la mort du techou-lama, on découvrit l’enfant dans le corps duquel son âme avait passé ; son identité ayant été prouvée d’après les règles prescrites par les livres saints, le nouveau lama fut reconnu et proclamé.

Hastings, gouverneur général du Bengale, instruit de cette nouvelle, envoya une seconde ambassade au Thibet pour féliciter le jeune lama, et fit choix, pour remplir cette mission, de Samuel Turner, qui partit au mois de mai 1788, avec Roberts Saunders. Il traversa le Boutan, et entra dans le Thibet au mois de septembre. Il fut admis, à Techou-Loumbou, à l’audience du régent qui gouvernait pendant la minorité du lama. Le régent, après avoir exprimé son estime pour le gouverneur-général du Bengale, dit à Turner que, dès que l’empereur de la Chine avait été informé de la renaissance du lama, il avait fait partir pour le Thibet des ambassadeurs chargés de dépêches qui témoignaient sa satisfaction, et de présens pour le régent. Il lui recommandait en même temps d’avoir le plus grand soin de la personne du lama, de le faire élever dans la plus stricte retraite, et de ne laisser admettre aucun étranger en sa présence.