Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

musiciens dont les instrumens retentissaient au loin. On conduisait ensuite deux chevaux richement caparaçonnés portant chacun deux grandes cassolettes rondes, placées comme des paniers, et remplies de bois aromatiques qui brûlaient ; derrière eux s’avançait un vieux prêtre, décoré du titre de lama, qui portait une cassette renfermant des livres de prières et quelques-unes des principales idoles ; neuf chevaux magnifiquement enharnachés étaient chargés des ornemens du lama, et précédaient sept cents prêtres immédiatement attachés à sa personne pour le service journalier du temple ; on voyait ensuite deux hommes ayant chacun sur leurs épaules une grande bannière d’or de forme cylindrique, rehaussée en relief de figures symboliques : c’était un présent de l’empereur de la Chine.

Les douhouniers et les soupouns, ou échansons, distribuaient des aumônes, et précédaient immédiatement le trône du lama, qui était ombragé d’un dais magnifique, couvert d’un riche tapis, et porté par huit des seize Chinois qui se relayaient pour cet emploi. D’un côté du trône était le régent , de l’autre le père du lama ; il était suivi des supérieurs des couvens. À mesure que le cortège passait, les prêtres qui bordaient la haie, se rejoignaient à la file et terminaient la procession. À l’instant où le téchou-lama entra dans son palais, il fut annoncé par le mouvement répété d’une quantité prodigieuse de drapeaux, les acclamations de la