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Cette affluence extraordinaire l’obligea de marcher si lentement, que l’on fut trois jours à parcourir la distance de Terpaling à Techou-Loumbou, qui n’est que de neuf lieues.

À une lieue en avant de Techou-Loumbou, on avait aplani et blanchi le chemin jusqu’à cette résidence ; de petites pyramides en pierre s’élevaient assez près les unes des autres. Le cortège passa entre deux rangs de prêtres qui s’étendaient de la dernière station aux portes du palais à Techou-Lombou, sur une longueur de trois lieues. Quelques prêtres tenaient à la main des torches ardentes faites d’une composition odoriférante, qui brûle lentement, et répand une odeur très-agréable ; d’autres portaient des instrumens de musique dont ils s’accompagnaient en chantant des hymnes. La foule des spectateurs se tenait en dehors des haies de prêtres ; les personnes qui appartenaient au cortège pouvaient seules marcher au milieu du chemin.

La marche s’ouvrait par trois gouverneurs de districts militaires, à la tête de six mille cavaliers armés d’arcs, de flèches et de mousquets. Après eux venait l’ambassadeur de la Chine, portant sur son dos, suivant l’usage de son pays, le diplôme impérial renfermé dans un tube de bambou ; puis le général chinois, avec ses soldats à cheval, et armés de fusils et de sabres ; ces troupes étaient suivies d’un groupe nombreux de Thibetains portant des étendards et des trophées, et précédant une troupe de