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joindre la partie de l’Himalaya qui borne le Cachemire à l’ouest. Ces chaînes de montagnes laissent entre elles, au nord de la source du Gange, un petit plateau dans lequel on remarque l’Oun-dés , province qui appartient au Thibet. Elle était jadis gouvernée par ses radjas particuliers qui étaient d’une famille radjpoute. À l’extinction de cette famille, l’empereur de la Chine s’en empara. Durant ces deux périodes, le pays était sans cesse inquiété par les Ladakis. Les attaques de ce peuple n’ont cessé qu’après que l’Oun-dés a été concédé en fief ou djaghir au dalaï-lama. La vénération des Ladakis pour ce saint personnage, chef de leur religion, les a fait renoncer à leurs incursions.

L’Oun-dés est un pays très-élevé et très-froid ; la surface des ruisseaux y est gelée tous les matins dans le mois d’août. Il est montagneux, et renferme des mines d’or. Les chèvres, qui fournissent le duvet dont on fabrique les châles de Cachemire, remplissent ses vallées et ses plaines, où l’on voit aussi des moutons et des yaks. Un voyageur assure que dans la plaine en avant de Ghertok il vit au moins quarante mille têtes de ces bestiaux ; mais il y avait peu de chevaux.

Ghertok ou Gortope est la principale bourgade du pays, parce qu’elle est la résidence du gouverneur envoyé de Lassa. Ce lieu ne consiste que dans une réunion de tentes, faites de tissus grossiers de laine noire, et disposées en plusieurs groupes. Le deha ou garpan (gou-