les plus hautes montagnes et les rochers escarpés. Tantôt il descend dans les gorges profondes qui séparent les chaînes des monts les plus élevés, tantôt il grimpe à leur sommet couvert de neige. Il est très-leste et très-agile, et il nage fort bien. Farouche à l’excès, il est très-difficile de l’approcher ; il l’est également de l’apprivoiser, quoiqu’il soit fort doux. L’on mange la chair de ces animaux ; celle des jeunes seuls est tendre et de bon goût.
Le musc s’engendre dans une poche située en avant du prépuce du mâle. On en distingue de deux sortes, dont le plus précieux est celui qui est en grains, et qui s’appelle teou-pan-hiang. L’autre, qui se nomme mi-hiang, est moins estimé, parce qu’il est trop menu et trop fin. La femelle, qui ne produit pas le musc, ou du moins la substance qui se trouve dans son sac, n’a pas l’odeur du musc, quoiqu’elle en ait l’apparence. Suivant le récit d’un missionnaire, rapporté par le père Duhalde, la nourriture ordinaire de cet animal est la chair des serpens. De quelque grosseur qu’ils puissent être, il les tue facilement, parce qu’à certaine distance, ils sont tellement saisis de l’odeur du musc, que, s’affaiblissant tout d’un coup, ils ne peuvent plus se remuer. Ce qui paraît beaucoup mieux prouvé, c’est que les paysans, en allant chercher du bois, ou faire du charbon dans les montagnes, n’ont pas de moyen plus sûr pour se préserver des serpens, dont la morsure est extrêmement dangereuse, que de