mes, sept ou huit sortes de poires, et autant de sortes de pêches. Ils n’ont pas de bonnes cerises, quoiqu’elles soient très-communes ; et tous ces fruits mêmes, si l’on excepte le raisin muscat et la grenade, ne sont pas comparables aux nôtres, parce que les Chinois ne sont pas aussi habiles que les Européens dans la culture des arbres : cependant leurs pêches valent celles de l’Europe ; ils en ont même une espèce beaucoup meilleure ; mais dans quelques provinces elles causent la dysenterie lorsqu’on en mange avec excès, et cette maladie est fort dangereuse à la Chine. Les abricots n’y seraient pas mauvais, si on leur donnait le temps de mûrir. Quoique le raisin y soit excellent, les Chinois n’en font pas de vin, parce qu’ils ignorent comment il faut s’y prendre : celui qu’ils boivent est extrait du riz. Ils en ont de rouge, de blanc et de pâle. Leur vin de coing est délicieux. L’usage de la Chine est de boire tous les vins très-chauds.
Si l’on s’en rapporte à Navarette, il n’y a point d’olives à la Chine : le père Le Comte prétend qu’elles y sont différentes de celles de l’Europe. Lorsque les Chinois pensent à les cueillir, ce qu’ils font toujours avant qu’elles soient tout-à-fait mûres, ils ne les abattent point avec de longues perches, qui nuiraient aux branches et au tronc ; mais, faisant un trou dans le tronc de l’arbre, ils y mettent du sel, puis le bouchent ; et peu de temps après le fruit tombe de lui-même.