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n’est que de vingt-cinq ou vingt-six lieues, entre la ville de Pou-san, en Corée, et celle d’Osaka au Japon. On rencontre entre ces deux pointes l’île de Suisima, que les Coréens nomment Taymouta. Elle leur appartenait anciennement ; mais, dans un traité de paix avec les Japonais, ils en ont fait l’échange pour celle de Quelpaert. C’est dans cette dernière île que l’Épervier, navire hollandais, fit naufrage en 1653 ; et c’est de là que l’équipage fut transporté au continent de la Corée. Les Hollandais y furent retenus plusieurs années ; et la relation de Hamel, écrivain sur ce bâtiment, nous a fourni les meilleurs mémoires que nous ayons sur ce pays, où l’on a pénétré rarement, et dont les côtes mêmes sont peu fréquentées.

L’Épervier, monté de soixante-quatre hommes d’équipage, et chargé pour le compte de la compagnie hollandaise des Indes orientales, était parti du Texel sous le commandement du capitaine Eybertz, d’Amsterdam. Il arriva sur la rade de Batavia le 1er. de juin.

Le 14 du même mois, étant ravitaillé, il remit à la voile par ordre du gouverneur-général pour se rendre à Tay-Ouan, dans l’île de Formose, et y mouilla le 16 de juin. Le 30, un ordre du conseil le fit partir pour le Japon. Dès le lendemain vers le soir, en sortant du canal de Formose, il essuya une tempête qui ne fit qu’augmenter toute la nuit.

Le premier d’août au matin, les Hollandais