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moyen de les joindre, celui qui portait le mousquet ne fit pas de difficulté de l’abandonner entre leurs mains. Ils s’en servirent pour allumer du feu. Ces trois hommes étaient vêtus à la chinoise, excepté leurs bonnets, qui étaient composés de crin de cheval. Les Hollandais pensèrent avec effroi que c’étaient peut-être des Chinois sauvages ou des pirates. Vers le soir, ils virent paraître une centaine d’hommes armés et vêtus comme les premiers, qui, après les avoir comptés pour s’assurer de leur nombre, les tinrent renfermés pendant toute la nuit.

Le lendemain à midi, environ deux mille hommes, tant à cheval qu’à pied, vinrent se placer, en ordre de bataille, devant leur tente. Le secrétaire, les deux pilotes et un mousse ne firent pas difficulté de se présenter à eux. Ils furent conduits au commandant, qui leur fit mettre au cou une grosse chaîne de fer avec une petite sonnette, et les obligea de se prosterner devant lui avec cette parure. Ceux qui étaient demeurés dans la hutte furent traités de même, tandis que les insulaires semblaient applaudir par de grands cris. Après les avoir laissés quelque temps dans cette situation, c’est-à-dire prosternés sur le visage, on leur fit signe de se mettre à genoux. On leur adressa plusieurs questions qu’ils ne purent entendre. Ils ne réussirent pas mieux à faire connaître qu’ils avaient voulu se rendre au Japon, parce que dans ce pays le Japon s’ap-