deux planches, dont il avait été si fortement serré, qu’il ne vécut pas plus de trois heures, après avoir été dégagé. Mais de tous ceux qui avaient eu le malheur de périr, ils ne retrouvèrent que le capitaine Eybertz, étendu sur le sable à cinquante pieds de la mer, la tête appuyée sur son bras. Ils l’enterrèrent. De toutes leurs provisions, la mer n’avait jeté sur le rivage qu’un sac de farine, un tonneau de viande salée, un peu de lard et un baril de vin rouge. Ils n’eurent pas peu d’embarras à faire du feu ; car, se croyant dans quelque île déserte, leur unique ressource était dans leur industrie. Le vent et la pluie ayant diminué vers le soir, ils ramassèrent assez de bois pour se mettre à couvert avec les voiles qu’ils avaient pu sauver de leur naufrage.
Le 17, comme ils déploraient leur situation, tantôt s’affligeant de ne voir paraître personne, tantôt se flattant de n’être pas éloignés du Japon, ils découvrirent à la portée du canon un homme qu’ils appelèrent par divers signes, mais qui prit la fuite dès qu’il les eut aperçus. Dans l’après-midi, ils en virent trois autres, dont l’un était armé d’un mousquet, et les deux autres de flèches. Ces inconnus s’approchèrent à la portée du fusil ; mais remarquant que les Hollandais s’avançaient vers eux, ils leur tournèrent le dos, malgré les signes par lesquels on s’efforçait de leur faire connaître qu’on ne leur demandait que du feu.
Enfin quelques Hollandais ayant trouvé le