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même que le vin n’était pas dédaigné, puisque les deux officiers en burent jusqu’à se ressentir de ses effets. Mais ils rendirent la tasse du capitaine, avec divers témoignages d’amitié.

Le 20, on acheva de brûler le bois du vaisseau, et d’en tirer le fer. Pendant cette opération, le feu s’étant approché de deux pièces de canon chargées à boulet, les deux coups partirent avec tant de bruit, que tous les insulaires prirent la fuite, et n’osèrent revenir qu’après avoir été rassurés par des signes. Le même jour, on apporta deux fois du riz aux Hollandais. Le matin du jour suivant, le commandant leur fit entendre par signes qu’il fallait lui apporter tout ce qu’ils avaient pu sauver dans leur tente. C’était pour y mettre le scellé, et cette formalité fut exécutée devant leurs yeux. On lui amena au même moment quelques personnes de l’île qui avaient détourné pour leur propre usage du fer, des cuirs et d’autres restes de la cargaison. Il les fit punir sur-le-champ, pour faire connaître aux étrangers que le dessein des habitans n’était pas de leur faire tort dans leurs personnes ni dans leurs biens. Chaque voleur reçut trente ou quarante coups sur la plante des pieds, avec un bâton de six pieds de long et de la grosseur du bras. Ce châtiment fut si rigoureux, qu’il en coûta les orteils à quelques-uns des coupables.

Vers midi, on fit entendre aux Hollandais qu’ils devaient se préparer à partir. On offrit