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des chevaux à ceux qui étaient en bonne santé, et les malades furent portés dans des hamacs. Ils se mirent en marche accompagnés d’une garde nombreuse à pied et à cheval. Après avoir fait quatre lieues, ils s’arrêtèrent le soir dans une petite ville nommée Tardiane, où leur souper fut fort léger, et leur logement dans un magasin qui avait l’air d’une étable. Le 22, à la pointe du jour, étant partis dans le même ordre que le jour précédent, ils gagnèrent un petit fort, près duquel ils virent deux galiotes. Ils y dînèrent, et le soir ils arrivèrent à Maggan ou Mo-kso, ville où le gouverneur de l’île fait sa résidence. Ils furent conduits tous ensemble sur une place carrée, vis-à-vis la maison de ville, où ils trouvèrent environ trois mille hommes sous les armes. Quelques-uns vinrent leur offrir de l’eau ; mais, les voyant armés d’une manière terrible, les Hollandais s’imaginèrent qu’on avait dessein de les tuer. L’habillement de cette milice barbare était capable d’augmenter leur crainte ; il avait quelque chose d’effrayant qui ne se voit point à la Chine ni au Japon.

Le secrétaire fut conduit devant le gouverneur, avec quelques-uns de ses compagnons. Ils se tinrent quelque temps prosternés près d’une espèce de balcon où il était assis comme un souverain. On fit signe aux autres de lui venir rendre les mêmes honneurs. Ensuite il leur fit demander par divers signes d’où ils venaient, et quel terme ils s’étaient proposé