joindre assez tôt ses camarades, fut obligé de regagner la terre. Les cinq autres s’efforçaient de lever la voile, lorsque le mât et la voile tombèrent dans l’eau. Ils ne laissèrent pas de les rétablir avec beaucoup de peine ; mais, comme ils commençaient à lever la voile, le bout du mât se rompit. Ces délais ayant donné le temps aux habitans du village de se mettre dans une barque, ils eurent bientôt joint les fugitifs, qui, sans être effrayés du nombre et des armes, sautèrent légèrement dans la barque ennemie, et se flattèrent de pouvoir s’en saisir ; mais la trouvant remplie d’eau, et hors d’état de servir, ils prirent le parti de la soumission.
Ils furent conduits au gouverneur, qui les fit d’abord étendre à plat sur la terre, les mains liés à une grosse pièce de bois ; ensuite, s’étant fait amener les autres liés aussi, et les fers aux mains, il demanda aux six coupables si leurs compagnons avaient eu connaissance de leur fuite. Ils répondirent non d’un air ferme. Wettevri reçut ordre d’approfondir quel avait été leur dessein. Ils protestèrent qu’ils n’en avaient pas eu d’autre que de se rendre au Japon. : « Quoi, leur dit le gouverneur, vous auriez osé entreprendre ce voyage sans pain et sans eau ? Ils lui protestèrent qu’ils avaient aimé mieux s’exposer à la mort une fois pour toutes que de mourir à chaque moment. Là-dessus, ces malheureux reçurent chacun vingt-cinq coups sur les fes-