démie des sciences était d’obtenir par là des observations sur la température de la Sibérie, afin de pouvoir calculer à peu près l’élévation du terrain de ce pays au-dessus du niveau de la mer.
» Lorsque l’archevêque de Tomsk arriva dans ces cantons, il fit chercher tous les habitans qu’on pouvait trouver : quelques-uns venaient de bonne volonté ; mais le plus grand nombre fut amené par les dragons qu’il avait avec lui. Comme tous ces Tartares demeurent le long du Tschouloum, rien n’était plus commode pour le baptême : car ceux qui ne voulaient pas se faire baptiser étaient poussés de force dans la rivière ; lorsqu’ils en sortaient, on leur pendait une croix au cou ; et dès-lors ils étaient censés baptisés. Pour que ces gens pussent persévérer dans la nouvelle religion, on construisit, dès l’année suivante, une église, à laquelle on attacha un pope russe ; mais ces Tartares n’ont pas la moindre connaissance de la religion chrétienne, ils croient que l’essentiel consiste, à faire le signe de la croix, à aller à l’église, à faire baptiser leurs enfans, à ne prendre qu’une femme, à faire abstinence de ce qu’ils mangeaient autrefois, comme du cheval et de l’écureuil, et à observer le carême des Russes. Au reste, on ne peut en exiger d’eux davantage, parce que les popes russes, qui devraient les instruire, ignorent leur langue, et ne peuvent s’en faire entendre.
» La petite-vérole faisait alors beaucoup de