Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/110

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ravage dans le pays. Cette maladie n’y est point habituelle : dix années se passent quelquefois sans qu’on en soit incommodé ; mais, quand elle commence, elle dure deux ou trois ans sans interruption.

» La ville d’Yeniséik est située sur la rive gauche ou occidentale de l’Yeniséi, qui, en cet endroit, a une verste et demie de largeur. Ce fleuve a sa source dans le pays des Mongols ; et après un cours d’environ trois mille verstes, il se décharge dans la mer Glaciale. La ville est plus moderne que Kousnetzk : on n’y bâtit d’abord qu’un ostrog, comme dans la plupart des villes de Sibérie ; mais l’avantage de sa situation a contribué à son agrandissement : elle est beaucoup plus longue que large, et a environ six verstes de circonférence. Les bâtimens publics sont la cathédrale, la maison du vayvode, la vieille et la nouvelle chancellerie, un arsenal et quelques petites cabanes : le tout est enfermé dans un ostrog, qui reste encore du premier établissement, mais qui est presque tombé en ruine. La ville contient sept cents maisons de particuliers, trois paroisses, deux couvens, dont un de moines, et l’autre de religieuses, un magasin à poudre et un autre de munitions de bouche ; ces deux magasins sont entourés d’un ostrog particulier. Dans le couvent des moines réside l’archimandrite du lieu. Les habitans sont la plupart des marchands qui pourraient faire un bon commerce ; mais l’ivrognerie, la