étrangères, celles de la Chine n’y sont pas beaucoup plus chères qu’à kiakta, et toutes en général y sont quelquefois, surtout au printemps, dès que les eaux sont dégelées, à presque aussi bon compte qu’à Moscou et à Pétersbourg. Le commerce de la Chine attire ici des marchands de toutes les villes de la Russie ; ils y viennent au commencement où au milieu de l’hiver, et commercent pendant toute cette saison avec les Chinois. Si dans cet espace de temps ils n’ont pu tout vendre, comme ils sont obligés de s’en retourner aussitôt que les rivières sont navigables, ils se défont promptement de leurs marchandises, et les donnent quelquefois à meilleur compte qu’on ne les trouve à Moscou et à Pétersbourg. Ce qui les presse encore de vendre, c’est qu’à leur retour en Russie ils ont besoin d’argent pour payer les péages et les mariniers qui conduisent leurs bateaux. Ainsi, dans la nécessité de faire de l’argent à quelque prix que ce soit, les marchandises qu’ils n’ont pas vendues aux Chinois, ils les laissent ordinairement à des commissionnaires de cette ville, qui les débitent comme ils peuvent en boutique. Quelques-uns d’entre eux cependant vont jusqu’à Yakoutsk avec les marchandises qu’ils ont prises en échange des Chinois, et cherchent à les y placer. De cette façon, un marchand russe fait quelquefois un très-long voyage avant de retourner chez lui ; il part au printemps de Moscou, arrive dans l’été à la foire de Makari,
Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/124
Apparence