et, au commencement de l’année suivante à celle d’Irbit. Dans la première, il cherche à troquer quelques-unes de ses marchandises contre d’autres dont il puisse tirer un meilleur parti à Irbit. Là, au contraire, il porte ses vues sur le commerce de la Chine. Quand il lui reste une espèce de marchandise qu’il ne peut pas débiter avantageusement à Irbit, il cherche à s’en débarrasser pendant l’hiver à Tobolsk. Il part de cette ville au printemps, parcourt toute la Sibérie, et arrive en automne à Irkoutsk, ou bien, si les glaces ne lui permettent pas d’aller si loin il ne manque pas de s’y rendre au commencement de l’hiver. Il va pour lors à Kiakta, et le printemps à Yakoutsk ; de là il tâche, en s’en retournant, de s’avancer de six à sept cents verstes pendant que les eaux sont encore ouvertes, et il pousse en traîneau droit à Kiakta, où il travaille à se défaire de ses marchandises d’Yakoutsk ; il revient au printemps à Irkoutsk, et arrive en automne à Tobolsk. L’hiver et l’été suivans il visite les foires d’Irbit et de Makari. Enfin, après quatre ans et demi de courses, il reprend la route de Moscou : or, pour peu qu’il entende le commerce, où qu’il soit aidé de quelque bonheur, il doit dans cet espace de temps gagner pour le moins trois cents pour cent.
» La ville d’Ilimsk est située sur le rivage septentrional de l’Ilim, large en cet endroit de 200 à 250 pieds, dans une vallée formée par de hautes montagnes qui s’étendent de l’est à