culte, sans lui marquer aucun respect ; ou, quand on est bien piqué contre elle, on la porte à l’eau pour la noyer.
» Les Tongouses ont une façon particulière de prendre les muscs et les daims. Quand les petits de ces animaux sont égarés, ils ont un cri particulier pour appeler leurs mères : cette découverte, faite par les Tongouses, leur donne la facilité de prendre ces animaux, ce qu’ils font toujours dans l’été. Ils plient un morceau d’écorce de bouleau avec lequel ils imitent le cri des jeunes muscs et des petits daims, et les mères accourant à ces cris, ils les tuent sans peine à coups de flèches.
« On voit rarement des pierres figurées dans la Sibérie ; je ne sais si c’est parce qu’on n’a pas assez fouillé les montagnes, ou si en effet il n’y en a point. Je lis dans l’excellent ouvrage de Witzen sur la Tartarie, qu’on rencontre sur la Toura quelques glossopètres ; mais je n’en ai jamais entendu parler dans toute la Sibérie. Il est vrai que, quand nous y arrivâmes, et surtout au commencement, les habitans eurent grand soin de nous cacher tout ce qu’ils croyaient pouvoir exciter notre curiosité ; mais nous trouvions de temps en temps quelques officiers qui se faisaient un plaisir de nous instruire de tout ; et les entretiens familiers que nous avons eus depuis avec les nationaux de toute espèce nous ont mis au fait de bien des choses, ou plutôt ne nous ont laissé presque rien ignorer de vraiment curieux. Excepté