noire, qu’il la tienne propre, qu’il coupe du bois, et fasse enfin tout le ménage. Cette punition dure jusqu’à ce que toute la société lui ait accordé son pardon, qu’il demande continuellement et debout, tandis que les autres mangent assis.
» Dès qu’on a pris une zibeline, il faut la serrer sur-le-champ sans la regarder ; car ils s’imaginent que de parler bien ou mal de la zibeline, qu’on a prise, c’est la gâter. Un ancien chasseur poussait si loin cette superstition, qu’il disait qu’une des principales causes qui faisaient manquer la chasse des zibelines, c’était d’avoir envoyé quelques-uns de ces animaux vivans à Moscou, parce que tout le monde les avait admirés comme des animaux rares ; ce qui n’était point du goût des zibelines. Une autre raison de leur disette, c’était, selon lui, que le monde était devenu beaucoup plus mauvais, et qu’il y avait souvent dans leurs sociétés des chasseurs qui cachaient leurs prises, ce que les zibelines ne pouvaient encore souffrir.
» Les habitans du district de Kirenga et des bords du Léna, hommes et animaux, comme les bœufs, les vaches, sont sujets aux goîtres. On croit ici communément que les goîtres sont héréditaires ; et que les enfans naissent avec ces sortes d’excroissances, ou du moins en apportent le germe ; mais ce sentiment n’est pas général : il n’est pas adopté surtout par ceux qui ont des goîtres et qui cherchent à se marier.