tive, deux cabanes construites avec des broussailles en forme d’yourte, où les ouvriers se retirent la nuit et les jours de fête. Je me rendis à cette montagne, dont la hauteur est d’environ trois quarts de verste, et j’y trouvai les ouvriers travaillant : je n’avais encore vu nulle part exploiter si lestement une mine.
» Le minerai est presque toujours mêlé avec une terre ferrugineuse, jaune ou rouge, et on l’exploite simplement avec des pelles. Huit à dix ouvriers sont en état de ramasser quatre à cinq cents pouds de minerai dans un jour. On le jette dans une caisse de bois, et quand elle est pleine, on la couvre de plusieurs gros morceaux de bois, et l’on y met le feu. Quand le tout est brûlé, le minerai se trouve suffisamment rôti, et l’on en remplit des sacs de cuir. Chacun de ces sacs à une sangle, par laquelle un homme l’attache à son dos, et il descend ainsi la montagne en courant avec une vitesse étonnante : un long bâton qui pend à la sangle, lui sert à se retenir lorsqu’il rencontre un endroit glissant. La descente de la montagne est une affaire de quatre minutes ; aussi chaque porteur la monte-t-il et la descend-il huit à dix fois par jour.
» Notre troupe académique se réunit à Yrkoustk, en septembre. L’hiver avançait. Le 19 septembre 1736, le Léna commença à charrier de la glace, et elle augmenta tellement de jour en jour, jusqu’au 28 du même mois, que le fleuve en fut entièrement couvert le lende-