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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/142

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lativement au climat ; cependant on éprouva de temps en temps des froids excessifs. J’en pensai porter de tristes marques un jour que je courus en traîneau pendant l’espace d’une demi-lieue avec quelques personnes. Nous sortions d’auprès d’un poêle bien chaud, nous étions bien garnis de pelisses ; nous n’avions mis que six minutes à faire le trajet ; nous trouvâmes en arrivant une chambre bien chaude, et nous avions tous le nez gelé.

» Un homme qui a fait beaucoup d’observations de physique, principalement sur le baromètre, m’écrivit un jour que le mercure du lieu était gelé. Je me rendis chez lui sur-le-champ pour voir cette merveille qui me paraissait incroyable. Sa maison était plus éloignée de la mienne que celle où j’avais pensé laisser mon nez ; cependant le froid ne me fit pas tant d’impression : ce qui d’abord me fit douter de la congélation qu’on m’annonçait. À mon arrivée, je vis en effet que le mercure n’était pas réuni, mais divisé en plusieurs petits cylindres qui paraissaient compactes, et je remarquai entre les globules du vif-argent de petites parcelles de glace. Il me vint aussitôt à l’esprit que, le mercure ayant été lavé avec du vinaigre et du sel, comme on fait ordinairement pour le nettoyer, ces gouttes glacées pouvaient provenir de ce qu’il n’avait pas été bien essuyé. Le maître du baromètre m’avoua que le mercure avait été lavé avec du vinaigre, mais que, pour cette circonstance, s’il