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Yerkend est à dix journées de route au sud-est de Cachegar. C’est une station pour les caravanes ; il leur faut un mois pour aller à Bokara. Marc-Pol représente ses habitans comme industrieux, mais malheureusement affligés de goîtres et d’enflures aux jambes. Après la décadence du Cachegar, elle devint la résidence du souverain du pays. Dans le dix-septième et le dix-huitième siècle, elle a été le principal entrepôt du commerce entre l’Indoustan, le Thibet, l’Asie septentrionale, la Grande-Boukharie etla Chine. Cachegar et d’autres villes avaient précédemment joui de cet avantage. Yerkend le dut au gouvernement tolérant des Kalmouks, qui la laissèrent profiter librement de son heureuse position au centre commun des routes qui aboutissent dans ces divers pays. Le gouvernement chinois s’est peut-être départi de sa politique soupçonneuse, dans cette contrée où il n’a pas beaucoup à craindre les tentatives des Européens ; car les relations récentes des voyageurs qui se sont le plus approchés d’Yerkend, nous apprennent que cette ville continue à être le rendez-vous des caravanes. Yerkend est situé sur la rivière à laquelle il donne son nom ; elle prend sa source à trois lieues de distance, dans les montagnes du sud-est.

Khotan, à deux journées de route à l’est d’Yerkend, a été la capitale d’un état qui paraît avoir conservé son indépendance jusqu’à l’invasion des Mongols. Ses environs étaient couverts de monastères où les boudistes des