Yakoutsk. En conséquence, il se fit de tous côtés beaucoup de recherches, qui procurèrent au cabinet impérial de Pétersbourg des têtes, des dents et des ossemens, tant du prétendu mammouth que d’autres animaux inconnus.
Gmelin conjecture que les prétendus os de mammouth, qu’il croit fabuleux, sont de véritables os d’éléphans ; mais il ajoute qu’on trouve encore en Sibérie des os d’un autre animal qui est une espèce particulière de bœuf, inconnue ailleurs, et qu’on les confond souvent avec les premiers. Au reste, ces os d’éléphans se trouvent non-seulement dans toutes les contrées de la Sibérie, et surtout dans les parties méridionales, comme dans les cantons supérieurs de l’Irtich, du Tom et du Léna, mais encore en plusieurs endroits de la Russie, et même de l’Allemagne, où ils sont connus sous le nom d’ivoire fossile. Ces sortes d’os, qu’en certains pays on prend pour des cornes, et en d’autres pour des dents, se sont, dit-il, amollis dans les climats un peu chauds, et changés en ivoire fossile ; mais dans les contrées où la terre est continuellement gelée, comme dans les cantons inférieurs des fleuves qui se rendent dans la mer glaciale ou sur les bords des lacs d’eau douce qui ne sont pas fort éloignés de cette mer, ces mêmes os sont souvent si frais, qu’Isbrandz Ides, et depuis, Muller, de qui d’autres ont copié cette fable, disent qu’on en trouve d’ensanglantés ; et comme en matière de fiction les hommes amis du merveilleux ne