Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

neiges accumulées rendent les chemins impraticables, ils ont une sorte de chaussure avec laquelle ils glissent sur la neige sans y enfoncer. La boussole que vit Gmelin était de bois, et l’aiguille aimantée marquait assez bien : elle indiquait huit vents principaux qui avaient chacun leur nom. Les autres vents y étaient marqués, sans être désignés nommément ; les autres rumbs ou vents intermédiaires étaient distingués par des lignes ou des points.

À Mangaséa, sur un bras de l’Yeniséi, le soleil était fort chaud, et dès le 14 juin il n’y avait plus aucune trace de neige, ni dans les rues, ni dans les champs. L’herbe venait à vue d’œil. Le 15, on vit fleurir les violettes jaunes, qui ne viennent guère que sur les montagnes de la Suisse, et sur quelques autres aussi élevées. Ici, ces violettes croissent en quantité sur un terrain bas entre les buissons. L’herbe, à la fin du mois de juin, avait un pied, et dans quelques endroits jusqu’à un pied et demi de hauteur. Depuis le 11, on ne voyait pas beaucoup de différence entre le jour et la nuit pour la clarté. On lisait à près de minuit la plus petite écriture presque aussi bien qu’on l’aurait lue à midi par un temps couvert dans les pays plus méridionaux. Pendant toute la nuit, le soleil était visible au-dessus de l’horizon. Vers minuit, à la vérité, lorsqu’on était dans un endroit bas, on avait de la peine à voir le disque du soleil ; mais en montant sur la tour, qui n’était pas même fort haute, on le voyait