les îles voisines. Cette relation était datée d’Okhotzk, du 28 novembre 1738. Elle portait que plusieurs rochers sur les bords de la mer avaient été brisés en morceaux ; que les secousses du tremblement avaient été senties sur la mer même ; qu’on y avait vu divers météores de feu qui s’étendaient fort loin ; que les petits magasins des peuples idolâtres, qui étaient bâtis sur des pilotis, avaient été renversés ; que les eaux de la mer s’étaient horriblement gonflées, et jusqu’à la hauteur de trente brasses au-dessus du niveau des autres eaux ; que la mer avait jeté des pierres du poids de cent livres et davantage jusque dans l’intérieur des terres ; que les flots avaient non-seulement entraîné les magasins des idolâtres, mais encore tous les bateaux dont ils se servent pour la chasse des castors et des autres animaux marins du Kamtschatka, et que chez les Kouriles, ainsi que dans les îles voisines, il n’était presque point resté de bateaux ni de filets de pêcheurs.
Cependant la Sibérie a été jusqu’à présent peu sujette aux tremblemens de terre. Le lieu le plus occidental de tous ceux qui en ont senti est Krasnoyarsk ; mais ils ont été rares ou peu sensibles. Les plus fréquens et les plus forts sont arrivés à Irkoutsk ; on y a vu tomber quelquefois des cheminées, et les cloches se faisaient entendre. Il y en a eu à Bargousink, à Selinghinsk, à Nertschinsk, à Argounsk, et dans tous les endroits intermédiaires, ainsi que sur le lac Baïkal et aux environs. Au reste, ces