à Cambalu (Pékin), comme ambassadeur du roi de Caygor (probablement Cachegar). Ce Musulman leur avait appris que les Catayens étaient une belle nation, qui avait le teint blanc et qui surpassait les Tartares en politesse ; il ajoutait qu’ils étaient chrétiens, qu’ils avaient des temples avec des autels, des lampes, des statues et des peintures ; qu’ils adoraient le crucifix, respectaient beaucoup leurs prêtres, et les enrichissaient par leurs présens ; qu’ils avaient des couvens, des processions et d’autres cérémonies ecclésiastiques. On trouvait dans le pays quelques Juifs et des Mahométans, qui se flattaient de pouvoir convertir à leur religion le roi chrétien du pays.
On conçoit aisément la source de l’erreur du Mahométan qui avait fourni des renseignemens aux jésuites de Lahor. La conformité apparente du culte extérieur du lamisme avec le christianisme avait fait penser à un sectateur de Mahomet que la dernière de ces religions régnait à la Chine.
Les avis des missionnaires de Lahor, qui arrivèrent à Goa en 1588, enflammèrent le zèle du père visiteur des Indes. Il forma le dessein d’envoyer des missionnaires au Catay pour y répandre les instructions nécessaires au maintien de la foi, et se hâta d’instruire de ce plan le pape et le roi d’Espagne. Bientôt le vice-roi des Indes reçut ordre de seconder l’entreprise sous la direction du visiteur, et de fournir à tous les frais.