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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/186

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bout en est à peu près au niveau de l’os de la mâchoire supérieure, qu’ils ont très-forte et très-proéminente, la bouche grande et les lèvres minces ; leurs cheveux, qui sont noirs comme du jais, mais extrêmement durs et forts, leur pendent sur les épaules et sont très-lisses ; leur teint est d’un brun jaunâtre ; leurs oreilles sont grandes et hautes.

» Les hommes n’ont que fort peu ou presque point de barbe ; et leur tête, ainsi que celle des femmes, est la seule partie de leur corps où il y ait du poil. Reste à examiner si c’est un défaut naturel, une qualité particulière à leur race, ou l’effet d’un simple préjugé, qui, leur faisant attacher au poil quelque idée de difformité, les porte à l’arracher partout où il en paraît. Quoi qu’il en soit, les femmes, entre autres, ont un très-grand intérêt à ne point laisser subsister du poil sur leur corps, quand la nature leur en donnerait ; puisque, suivant l’usage de ces peuples, un mari serait en droit de rendre à ses parens la fille qu’il aurait prise pour femme, et de se faire rendre ce qu’il leur aurait donné, s’il lui trouvait du poil ailleurs qu’à la tête. Il est vrai qu’un semblable cas doit être fort rare, quand même ils seraient naturellement sujets à cette végétation naturelle, qu’ils regardent apparemment comme une grande imperfection, puisqu’un homme épouse ordinairement une fille dès l’âge de dix ans. Aussi, parmi ces peuples, est-il fort commun de voir des