Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/185

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peuple qui n’existe qu’en idée, lorsqu’il fait mention des Zembliens, puisqu’il est certain que le pays qu’on appelle Nouvelle-Zemble ou Novaia-Zemla, ce qui signifie, en langue russe, Nouvelle-Terre, n’a pas d’habitans. Il ne paraît pas mieux fondé dans ce qu’il dit des Borandiens, dont on ignore jusqu’au nom même dans le Nord ; et que l’on ne pourrait d’ailleurs que difficilement reconnaître à la description qu’il en donne. Il fait encore une supposition absolument hasardée, lorsqu’il prend pour une même nation les Lapons, les Samoïèdes, et tous les autres peupies nomades du Nord, puisqu’il ne faut que faire attention à la diversité des physionomies, des mœurs et du langage de ces peuples, pour se convaincre qu’ils sont d’une race différente.

» Les Samoïèdes sont, pour la plupart, d’une taille au-dessous de la moyenne. Je n’en ai vu aucun qui n’eût plus de quatre pieds, quoique ce soit la hauteur la plus considérable qu’on leur accorde, en général, par une suite de la tradition des Pygmées, dont on veut qu’ils réalisent la fable. Il y en avait même qui passaient la taille moyenne, et qui avaient jusqu’à six pieds de hauteur. Ils ont le corps robuste, nerveux et trapu, les jambes courtes et les pieds petits, le cou très-court et la tête grosse à proportion du corps, le visage aplati, les yeux noirs et médiocrement ouverts ; le nez tellement écrasé, que le