Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

kœdesnicks, ni à l’occasion de leurs mariages, ni à la naissance de leurs enfans, ni aux enterremens : tout le ministère de cette espèce de prêtres se borne à leur donner des avis et des idoles de leur façon, lorsqu’il arrive qu’ils sont plus malheureux que de coutume dans leurs chasses, ou qu’il leur survient quelque maladie. Il serait très-difficile d’amener ces peuples au christianisme, parce que leur entendement est trop borné pour concevoir des choses qui sont hors de la portée des sens, et qu’ils croient leur sort trop heureux pour y désirer quelque changement.

» Les Samoïèdes sont aussi simples dans leur morale que dans leurs dogmes. Ils ne connaissent aucune loi, et ignorent même jusqu’aux noms de vice et de vertu. S’ils s’abstiennent de faire du mal, c’est par un simple instinct de la nature ; il est vrai qu’ils sont dans l’usage d’avoir chacun leurs femmes en propre, et d’éviter scrupuleusement dans leur mariage les degrés de consanguinité ou de parenté, jusque-là qu’un homme n’épousera jamais une fille qui descend de la même famille que lui, à quelque degré d’éloignement que ce soit. Quoique quelques écrivains aient avancé le contraire, le fait est certain. Ils prennent soin de leurs enfans jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à l’âge où ils peuvent pourvoir eux-mêmes à leur subsistance.

» Tous ces usages, qu’ils observent religieusement entre eux, ne sont que les fruits