ce que je pus imaginer de plus propre à tenter leurs désirs ; et quoique j’eusse même abandonné la chambre à leur discrétion, ayant fait retirer mes domestiques, et m’étant retiré moi-même dans un coin, d’où je pouvais les observer sans être vu, ils ne sortirent point de leur indifférence ; ils restèrent tranquillement assis par terre, les jambes croisées, sans toucher à la moindre chose. Il n’y eut que les miroirs qui leur causèrent d’abord une sorte de surprise ; mais un moment après ils ne paraissaient plus y faire attention. »
Les Ostiaks, peuple voisin des Samoïèdes, méritent aussi d’être connus. Aucun voyageur n’a donné de détail un peu circonstancié sur ces peuples, si ce n’est Muller, officier allemand, exilé en Sibérie ; mais comme sa relation n’est encore qu’un tableau très-imparfait de cette nation, nous avons cru devoir y ajouter beaucoup de traits empruntés des meilleurs écrivains qui ont parlé de la Sibérie, et surtout du baron de Strahlenberg, officier suédois, qui fut long-temps prisonnier dans ce pays.
Il n’est pas aisé de déterminer d’une manière précise la situation et l’étendue du pays qu’habitent les Ostiaks, parce qu’ils changent de demeure suivant le besoin qu’ils ont de pourvoir à leur nourriture, soit par la pêche, soit par la chasse. Nos cartes d’Europe représentent communément ces peuples comme habitant les bords occidentaux de l’Obi, mais sans marquer les dimensions de la contrée qu’ils occupent.