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ram ; plus loin on trouva le pays de Calcia, dont les habitans ont la barbe et les cheveux blonds comme les Hollandais.

La caravane fut arrêtée un mois entier à Telkhan, petite ville entre Balkh et Badakchan, parce que les chemins n’étaient pas sûrs à cause d’une révolte des Calcians. Elle gagna ensuite Kheman, petite ville de la dépendance du roi de Samarkand, et resta campée sous les murs. Le gouverneur fit dire aux marchands d’entrer dans la ville, parce que les rebelles infestaient les chemins. Mais les marchands répondirent qu’ils voulaient payer les droits et continuer leur route pendant la nuit. Le gouverneur s’y opposa en leur représentant que les révoltés n’avaient pas eu jusqu’alors de chevaux, et que, s’ils prenaient ceux de la caravane, ils auraient plus de facilité pour piller le pays, et nuire à la ville ; qu’il convenait donc mieux aux marchands de se retirer dans ses murs, où ils seraient plus en sûreté, et de se joindre à ses gens pour résister ensemble aux ennemis. Les marchands se rendirent à cet avis ; mais à peine se furent-ils approchés des murs, que, sur la nouvelle de l’approche des Calcians, le gouverneur prit honteusement la fuite avec tous les siens. Les marchands n’eurent, dans ce danger extrême, d’autre ressource que de se faire à la hâte un retranchement de leurs ballots de marchandises et de tout leur bagage, et de se munir de pierres, pour les employer à leur défense, s’ils venaient