à manquer de flèches. Les Calcians, les voyant prendre ces précautions, leur firent assurer par des émissaires qu’ils ne devaient rien craindre, leur offrant de les escorter et de les défendre. Mais les marchands, se défiant des propositions de telles gens, résolurent de se réfugier dans les bois, en laissant leur bagage derrière eux. Les Calcians profitèrent de l’occasion pour prendre tout ce qu’ils trouvèrent de leur goût ; puis invitèrent les marchands à sortir du bois, et leur permirent de s’en aller avec le reste de leurs balles dans la ville déserte. Goez ne perdit dans cette bagarre qu’un cheval, qu’il recouvra ensuite en l’échangeant contre du drap de coton. La caravane demeura dans Kheman en proie à des alarmes continuelles jusqu’à l’arrivée d’un général boukharien qui par ses menaces força les voleurs à laisser passer les marchands sans obstacle. Toutefois la queue de la caravane fut sans cesse exposée aux insultes des brigands. Un jour, quatre d’entre eux, qui s’étaient mis en embuscade, attaquèrent Goez. Il se tira d’affaire en leur jetant son bonnet à la persane. Tandis qu’ils se le renvoyaient de l’un à l’autre comme un ballon, Goez piqua des deux pour se mettre hors de la portée de leurs flèches, et rejoignit le gros de la caravane.
Après huit jours de marche par des chemins très-difficiles, ils arrivèrent à Tenghi-Badakchan, nom qui signifie chemin difficile ; en effet le passage est si étroit le long de la