leurs idoles pour les juger. La contestation se termine ordinairement par une sentence que le prêtre prononce, comme si elle lui était inspirée : mais l’idole, dont il est l’organe, n’oublie pas ses intérêts ; car il y a une amende de pelleterie imposée, et le ministre, comme de raison, est chargé de la recevoir pour l’idole.
La religion de ces peuples consiste a rendre quelque culte à ces idoles, et ils en ont de deux sortes : de publiques, qui sont révérées de toute la nation ; de domestiques, que chaque père de famille se fabrique lui-même, et dont le culte particulier se borne a sa maison.
Ces deux espèces d’idoles ne sont communément que des troncs d’arbres, ou des bûches arrondies par le haut pour représenter une tête dont les yeux sont marqués par deux trous, la bouche par un autre trou, le nez par un relief quelconque ; le tout si grossièrement façonné, qu’il n’y a que des yeux d’Ostiaks qui puissent y voir une divinité.
Ordinairement un père de famille est à la fois prêtre, sorcier et fabricant d’idoles, et il en distribue à ceux qui en veulent. Lui seul a le droit de leur offrir des sacrifices de les consulter et de rendre les oracles qu’elles lui dictent. Avant d’aller à la chasse et a la pêche, l’idole est consultée, et l’on se conduit suivant le succès heureux ou malheureux que promet sa réponse.