Lorsqu’une femme a perdu son mari, dit Muller, elle témoigne sa douleur en faisant fabriquer promptement une idole qu’elle habille des vêtemens du défunt. Elle la couche ensuite avec elle, et la place pendant le jour devant ses yeux, pour se rappeler la mémoire du mort, et pour s’exciter en même temps à pleurer sa perte. Cette cérémonie se continue pendant une année entière, et chaque jour doit être marque par des larmes.
L’année du deuil étant révolue, l’idole est dépouillée et reléguée dans un coin jusqu’à ce qu’on en ait besoin pour une pareille cérémonie. Une femme qui n’observerait pas cette pratique serait déshonorée ; elle passerait pour n’avoir pas aimé son mari, et sa vertu serait violemment soupçonnée.
Strahlenberg rapporte que, voyageant parmi eux, il leur demanda où ils croyaient que leurs âmes allaient après la mort, et qu’ils lui répondirent « que ceux qui mouraient d’une mort violente, ou en faisant la guerre aux ours, allaient droit au ciel ; mais que ceux qui mouraient dans leur lit ou d’une mort naturelle étaient obligés de servir long-temps sous terre près d’un dieu sévère et dur. »
Ceci pourrait faire présumer que les Ostiaks descendent des premiers Cimbres qui ont habité la Russie ; car Valère Maxime attribue à ces Cimbres la même façon de penser, lorsqu’il écrit qu’ils sautent de joie dans une action, comme allant à une mort glorieuse, et qu’au