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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/237

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lante. C’est alors qu’on fait usage des verges, qu’on a rendues des plus souples en les présentant à cette vapeur au moment qu’elle sort du poêle. On se couche sur l’amphithéâtre, et le voisin vous fouette avec une poignée de verges en attendant que vous lui rendiez le même service. Dans beaucoup de bains, les femmes sont chargées de cette opération. Pendant que les feuilles sont attachées aux verges, on ramasse, par un tour de main, un volume considérable de vapeurs : elles ont d’autant plus d’action sur le corps, que les pores de la peau sont très-ouverts, et que les vapeurs sont poussées vivement par les verges. »

Chappe voulut éprouver une fois toutes les opérations de ces bains. « Après avoir été fouetté, dit-il, on me jeta de l’eau sur le corps, et l’on me savonna : on prit aussitôt les verges par les deux bouts, et l’on me frotta avec tant de violence, que celui qui me frottait éprouvait une transpiration aussi considérable que moi. On jeta de l’eau sur mon corps, sur les pierres rouges, et l’on se disposa à me fouetter de nouveau ; mais les verges n’ayant plus de feuilles, dès le premier coup je me levai avec tant de vitesse, que le fouetteur fut culbuté de l’escalier sur le plancher. Je renonçai à être fouetté et frotté plus long-temps : en quelques minutes, on m’avait rendu la peau aussi rouge que de l’écarlate. Je sortis bientôt de ces bains.

» Les Russes y demeurent quelquefois plus de deux heures… Ils sortent tout en sueur de