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ces bains, et vont se jeter et se rouler dans la neige, par les froids les plus rigoureux, éprouvant presque dans le même instant une chaleur de 50 à 60 degrés, et un froid de plus de 20 degrés, sans qu’il leur arrive aucun accident. »

C’est un remède excellent contre le scorbut, auquel tous les peuples des pays excessivement froids se trouvent sujets par le peu d’exercice qu’ils font, et la vie languissante qu’ils mènent, enfermés dans leurs poêles tout l’hiver. « Ces étuves produisent une grande fermentation dans le sang et les humeurs, et occasionent de grandes évacuations par la transpiration. Le grand froid produit une répercussion dans ces humeurs portées vers la peau, et rétablit l’unisson et l’équilibre…. Ces bains sont très-salutaires en Russie ; ils seraient certainement très-utiles en Europe pour quantité de maladies, surtout pour celles de la classe des rhumatismes. On ne connaît presque point en Russie ces maladies ; et quantité d’étrangers en ont été guéris radicalement par le secours des bains de cette espèce. »

Solikamskaia n’a proprement de remarquable que les salines ; quoique cette ville ait plus de soixante fontaines salées, elle n’a que deux chaudières. La première forme un carré de trente pieds sur deux de profondeur environ ; la deuxième est un peu plus grande. Ces deux chaudières sont placées sur différens bâtimens, situés à cinquante toises des sources des fontaines. On élève l’eau salée dans un réservoir,