traités par le souverain avec les égards qu’on doit à leur bonne foi, leur simplicité de mœurs, leur fidélité, leur bravoure. Cazan entretient un gymnase ou collége composé de huit professeurs, deux pour la langue française, deux pour l’allemand, deux pour le latin, et un pour la langue russe, avec un maître d’armes, qui enseigne à danser.
Chappe partie de Cazan, et passa le Volga dans un endroit où ce premier fleuve de l’Europe peut avoir deux cents toises de largeur sur soixante pieds de profondeur ; il fut dix-sept minutes à le traverser sur un bateau de six rameurs. « On m’avait assuré, dit-il, à Tobolsk et à Cazan, qu’on y trouvait quantité de pirates, et qu’on s’amusait même à les chasser au fusil comme des canards ; mais je n’y ai jamais vu de ces pirates, quoique j’aie parcouru ses bords l’espace de cent lieues. » Le 8 octobre, l’académicien arrive à Kousmodéniansk, où il reprend la route de Pétersbourg, qu’il avait suivie en allant à Tobolsk. Il rentre dans la capitale de la Russie le 1er. novembre 1761, y passe l’hiver, s’embarque au printemps, et se trouve en France au mois d’août 1762, près de deux ans après en être parti.
Un académicien député par une compagnie savante vers le pôle ou vers la ligne doit être regardé comme un bienfaiteur du genre humain. Quoiqu’il ne parte qu’à titre d’astronome, il fait entrer dans ses devoirs et dans ses vues tout ce qui peut être utile aux hommes. Chappe,