Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/274

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dont la mission se bornait à voir le passage d’une planète devant le soleil, a rapporté de son voyage tout ce qui pouvait éclairer sa nation et les sciences ; il a observé les cieux, mais surtout la terre, dont la connaissance intéresse l’homme de si près. Il a d’abord fixé la position des lieux par rapport au globe entier ; il a mesuré leur élévation à l’égard de la mer. Après ce double coup d’œil sur l’écorce ou la surface, il a voulu pénétrer dans l’intérieur et connaître la substance des terres. C’est dans les montagnes que la nature, plus hideuse, plus stérile qu’ailleurs, est aussi plus singulière ; elle y dédommage de la disette de végétaux par l’abondance des minéraux ; elle n’y produit guère de plantes nourricières ; mais elle y forme des pierres et des métaux qui servent aux arts de première nécessité. C’est dans les montagnes que l’homme va déterrer les maisons qu’il élève sur les plaines. S’il ne peut y semer, y planter, c’est là du moins qu’il forge les instrumens de la culture. Les plaines montrent leurs qualités par leurs productions ; elles n’ont pas autant besoin d’être étudiées par le naturaliste que les montagnes, qui ne développent pas leur substance au dehors. Aussi les voyageurs curieux ont toujours observé celles-ci avec une attention plus particulière. Chappe, à l’exemple des savans qui parcourent la terre, s’est attaché à l’examen des montagnes. Sa route l’a conduit aux monts Riphées, son loisir l’a arrêté dans la partie de cette chaîne qui s’étend entre Cathe-