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méridionale du Kamtchatka, et l’on en rencontre constamment au pied des montagnes en avançant vers le nord.

Parmi celles que l’on trouve près de la rive méridionale du Baanio, il en est une dont l’eau jaillit avec grand bruit à la hauteur d’environ cinq pieds dans un endroit rempli de fentes et de crevasses.

Près du Chemeth, on voit couler vers la mer orientale une source d’eau chaude qui, sur trois verstes de longueur, s’élargit jusqu’à trois sagènes à son embouchure. Elle coule entre des rochers ; son lit a quelquefois quatre pieds de profondeur. Grâces à la chaleur de ses eaux, ses bords se couvrent de verdure et de plantes qui fleurissent dès le mois de mars, quand la nature est encore morte aux environs. Plus loin, on rencontre une plaine aride couverte de cailloux grisâtres. Il en sort une vapeur fumante, avec un bruit semblable à celui de l’eau qui bout. Cependant on n’y trouve, sous une couche de terre molle, qu’un lit de pierre si dure, qu’on ne peut la creuser. Les coteaux des environs exhalent de la fumée.

À leur pied se trouvent deux puits, dont l’un a cinq sagènes de diamètre sur dix pieds de profondeur, et l’autre, trois sagènes de diamètre sur une de profondeur. Ces deux puits ou gouffres ne sont séparés que par un espace de trois sagènes d’un terrain marécageux et mouvant. L’eau qui bout dans ces sources fait tant de bruit, qu’on ne peut s’entendre en par-