miliers au point de venir manger dans les auges des chiens, et, de se laisser tuer à coups de bâton. Sans doute qu’ils sont plus rares, puisqu’on est obligé de les prendre avec la noix vomique.
Les beliers sauvages ont l’allure de la chèvre, et le poil de renne. Ils ont deux cornes, dont chacune, dans sa plus grande grosseur, pèse de vingt-cinq à trente livres. On en fait des vases, des cuillers et d’autres ustensiles. Aussi vifs, aussi légers que le chevreuil, ils habitent comme lui les montagnes les plus escarpées, au milieu des précipices. Ainsi les Kamtchadales qui leur font la chasse vont s’établir sur ces rochers, avec leur famille, dès le printemps, jusqu’au mois de décembre. La chair de ces beliers est très-délicate, de même que la graisse qu’ils ont sur le dos. Mais c’est pour avoir leur fourrure qu’on leur donne la chasse.
La zibeline est l’animal le plus précieux. Celles du Kamtchatka sont les plus belles, au noir près. C’est pour cela que leurs peaux passent à la Chine, où la teinture achève de leur donner la couleur foncée qui leur manque. Les meilleures sont au nord de la presqu’île ; les plus mauvaises au midi. Mais celles-ci mêmes ont la queue si fournie et si noire , qu’une de ces queues, vaut une zibeline ordinaire. Cependant les, Kamtchadales font peu de cas de ces animaux. Autrefois ils n’en prenaient que pour les manger ; aujourd’hui c’est pour payer le tribut de peaux que les Russes