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et reviennent avec leurs petits dans l’automne.

Les otaries, chats marins, ont différens cris, variés comme les sensations qu’ils éprouvent. Quand ils jouent sur le rivage, ils beuglent ; dans le combat, ils heurlent comme l’ours ; dans la victoire, c’est le cri du grillon ; et dans la défaite, c’est le ton de la plainte et du gémissement. Leurs amours et leurs combats sont également intéressans, assez du moins pour mériter que les observateurs daignent vérifier ce que les voyageurs en rapportent. Qu’il soit permis de les décrire sur la foi de quelques physiciens.

Chaque mâle a depuis huit jusqu’à cinquante femelles, qu’il garde, ainsi que ses petits, avec une jalousie incroyable. Les otaries, chats marins, sont séparés en troupes ou familles de cent animaux, et même davantage ; mais il faut supposer que le nombre des femelles excède considérablement celui des mâles. Ils préludent à l’accouplement par des caresses ; le mâle et la femelle se jettent à la mer, nagent ensemble l’un autour de l’autre pendant une heure, comme pour irriter à l’envi leurs désirs, et reviennent sur le rivage jouir de leurs amours avant le temps de la marée : c’est alors qu’ils sont le plus aisés à surprendre. Comme on les voit souvent en guerre, on croit que c’est l’amour de leurs petits ou de leurs femelles qui les tient dans un état continuel de discorde. Cependant, à voir l’éducation qu’ils donnent à leur race, jointe à la manière dont la